Nos élèves engagés lors du 11 novembre

Des élèves volontaires de Troisième ont participé hier à la Commémoration du 11 novembre. Ils ont lu une introduction présentant l'année 1919, très bien récité les poèmes appris par Elsa Cobac (Carte Postale d'Apollinaire) et par Bénédicte Faure (Le dormeur du Val de Rimbaud). Enfin, ils se sont accordés à la chorale pour chanter la Marseillaise. Ils ont fait honneur au Collège et M. le Maire !

L’année 1919

Au lendemain de la guerre, la France était exsangue. Le bilan humain est catastrophique :

  • plus de 1 310 000 soldats tués au feu et disparus 
  • 200 000 civils tués
  • 2 800 000 blessés, dont 600 000 invalides
  • 630 000 veuves et 750 000 orphelins
  • À cela s’ajoute le déficit des naissances

La France a perdu ses forces vives et accuse un vieillissement inquiétant.

Le bilan matériel n’est pas moins lourd. Il faut évoquer :

            * les pertes subies du fait des combats ou de l’occupation : plus de 6 000 édifices publics, plus de 200 000 maisons et 20 000 usines détruites 

            * 5 000 km de voies ferrées, 53 000 km de routes (c’est-à-dire la moitié de notre réseau routier) hors d’usage ;

            * la production de blé des régions dévastées diminuée des deux tiers par rapport à            * L’industrie a énormément souffert : les mines ont été inondées et les usines détruites par l’armée allemande en retraite. Les Allemands ont en outre prélevé beaucoup de richesses.

Par ailleurs, la France est ruinée et fortement endettée de 32 milliards de francs-or envers l’étranger (dont 90 pour cent, aux États-Unis). L’État compte donc exiger de l’Allemagne des réparations afin de se reconstruire économiquement.

Pour les Français, ce conflit ne doit en aucun cas se reproduire. Pour que la première guerre mondiale soit la « der des ders », les pays décident en  janvier 1919, principalement poussés par les États-Unis, de créer une organisation internationale chargée de veiller au maintien de la paix dans le monde : la Société des Nations. Mais il faut aussi mettre officiellement fin à la guerre et des négociations entre les belligérants sont entamées. Les traités de paix qui suivent l'armistice de 1918 sont très durs pour les vaincus. Ainsi le traité de Versailles est vécu comme un diktat par les Allemands. Le pays se retrouve sans armée et privé de l'une de ses régions les plus riches en minerais, la Ruhr. L'Allemagne doit également s'acquitter d'une indemnité de guerre qui plonge rapidement le pays dans une crise économique et politique qui va favoriser la montée du parti nazi.

En Savoie, la situation n’est pas brillante. Pour les soldats et leurs familles, la démobilisation se fait attendre et n’interviendra qu’au cours de l’été 1919, après la signature du Traité de Versailles. Mais le retour est difficile. Comment vivre de nouveau en temps de paix après des mois passés sur le front ? Comment reprendre son destin en main après avoir été si longtemps sous les ordres ? Comment renouer les liens avec son épouse ou ses enfants ? Comment parler de cette expérience guerrière indescriptible ? Aux blessures physiques bien visibles s'ajoutent aussi les traumatismes psychologiques. Ce sont les proches qui, en première ligne, doivent affronter ces hommes qui ont bien changé.

Si notre région a heureusement été épargnée par les destructions, elle a tout de même payé un lourd tribut à la Nation. La commune de Grésy-sur-Aix a perdu 62 de ses hommes, la plupart agriculteurs. Avec l’exode rural d’avant-guerre et le déficit des naissances, la Savoie va donc manquer cruellement de main d’œuvre. L'état ne prenant pas en charge le rapatriement des corps, c'est la commune de Grésy qui s'engage alors à assurer les frais : il s'agit pour elle de "rendre hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie à la guerre". Ainsi en 1920, le Conseil municipal cède à chaque famille une concession de 2 mètres carrés dans le cimetière de Grésy afin d'y rassembler les dépouilles des soldats morts pour la France. Pour les autres familles de Grésy, le nom de leur défunt figurera désormais sur le monument aux morts.

C’est devant ce monument aux morts que nous sommes aujourd’hui réunis. En ce 11 novembre 2019, il est nécessaire de se souvenir. Churchill disait : “Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre”. Il nous faut donc poursuivre ce devoir de mémoire, afin que les sacrifices endurés n’aient pas été vains, afin de ne pas commettre de nouveau les mêmes erreurs, afin de construire un avenir pacifique.

Publié le 12/11/2019
Modifié le 12/11/2019